
La fracture numérique
L'expression de "fracture numérique" désigne les individus privés de l'accès à Internet et plus généralement aux nouvelles technologies de l'information.
Cette expression, qui s'est développée parallèlement à la médiatisation de l'internet, est aujourd'hui à la mode. Pour autant, la fréquence du recours à ce thème contraste avec l'absence d'analyse du phénomène. Pallier cette carence : tel est précisément le but de cette note publiée par la fondation Robert Schuman.
Des analyses développées dans cette note, il ressort trois enseignements.
Tout d'abord, la fracture numérique est une réalité : internet alimente des phénomènes d'exclusion
On comptait, à l'été 2000, 325 millions d'internautes. Or, l'examen de la répartition, géographique et sociologique de cette population met en évidence la très forte concentration en matière d'usage des nouvelles technologies.
Une concentration géographique, qui manifeste l'exclusion du Tiers-monde : seuls 2% de la population mondiale sont connectés, et 88% des internautes vivent dans des pays industrialisés qui représentent à peine 17% de la population mondiale.
Mais également une concentration au sein des sociétés développées, notamment européennes. L'internaute est en effet membre d'une élite minoritaire : il s'agit généralement d'un homme de moins de 35 ans, diplômé de l'enseignement supérieur, disposant de revenus confortables et habitant une grande métropole.
Quatre lignes de fracture se dégagent en matière d'accès à Internet : le niveau de vie, le niveau d'éducation, l'implantation géographique et l'âge. La faiblesse des revenus, du niveau d'éducation (cette dernière étant le viatique pour entrer dans une société en réseaux), un âge avancé, qui rend peu familier l'usage de la micro-informatique et enfin la localisation en milieu rural, à la périphérie des zones de connexion sont autant de facteurs qui interdisent le bénéfice de l'accès aux NTIC.
Ensuite, cette exclusion constitue un handicap croissant dans la société de l'information
Être privé de l'accès aux NTIC constitue un handicap économique : pour l'individu non connecté qui est exclu des bénéfices du télé-enseignement, ou encore de la recherche d'emploi sur internet ; pour l'entreprise hors réseau, handicapée dans la compétition internationale.
Bien plus, les exclus de l'Internet n'ont pas accès à un univers de service et de loisir et surtout perdent les bénéfices d'une participation civique et citoyenne en ligne. A l'ère numérique, Internet est destiné à devenir LE vecteur du commerce, des transactions financières, des modules de formation avancée et de la participation politique. Ne pas avoir accès à Internet, ou ne pas savoir s'en servir, équivaudra bientôt à ne pas savoir lire ou écrire.
Alors même que la maîtrise des NTIC devient un facteur d'insertion dans la société de l'information, ces technologies demeurent des outils de privilégiés.
Enfin, l'absence de mécanismes de résorption automatique de cette fracture numérique imposent au pouvoir public la mise en œuvre de solutions pertinentes et audacieuses
L'exclusion n'est pas l'apanage de l'ère numérique. Il n'y aurait d'ailleurs pas, pour certains, exclusion, mais "retard numérique", l'universalité de la couverture de l'Internet devant intervenir à terme, comme en son temps la radio ou la télévision.
Il est faux d'affirmer que la diffusion progressive de l'accès à Internet va mettre fin au problème de l'exclusion numérique.
En effet, l'extension progressive de l'accès à Internet se double de la persistance, voire du creusement des inégalités.
Tout comme il est faux de croire que les actions publiques tardivement et récemment mises en œuvre (le PAGSI français, l'initiative eEurope) garantiront bientôt un accès universel à la cyber-société.
L'action de réduction de la fracture numérique ne doit pas se cantonner à des solutions juridiques : avant de fixer un cadre réglementaire à l'Internet, il faut en développer l'accès et en promouvoir l'usage.
Plusieurs solutions françaises et européennes, recensées dans la note, qui privilégient les capacités de connexion, matérielles et intellectuelles, pourraient garantir à chacun de trouver sa place dans une société rénovée.
Il en va de la préservation d'un certain modèle social, tout autant que de notre compétitivité industrielle.
Cette expression, qui s'est développée parallèlement à la médiatisation de l'internet, est aujourd'hui à la mode. Pour autant, la fréquence du recours à ce thème contraste avec l'absence d'analyse du phénomène. Pallier cette carence : tel est précisément le but de cette note publiée par la fondation Robert Schuman.
Des analyses développées dans cette note, il ressort trois enseignements.
Tout d'abord, la fracture numérique est une réalité : internet alimente des phénomènes d'exclusion
On comptait, à l'été 2000, 325 millions d'internautes. Or, l'examen de la répartition, géographique et sociologique de cette population met en évidence la très forte concentration en matière d'usage des nouvelles technologies.
Une concentration géographique, qui manifeste l'exclusion du Tiers-monde : seuls 2% de la population mondiale sont connectés, et 88% des internautes vivent dans des pays industrialisés qui représentent à peine 17% de la population mondiale.
Mais également une concentration au sein des sociétés développées, notamment européennes. L'internaute est en effet membre d'une élite minoritaire : il s'agit généralement d'un homme de moins de 35 ans, diplômé de l'enseignement supérieur, disposant de revenus confortables et habitant une grande métropole.
Quatre lignes de fracture se dégagent en matière d'accès à Internet : le niveau de vie, le niveau d'éducation, l'implantation géographique et l'âge. La faiblesse des revenus, du niveau d'éducation (cette dernière étant le viatique pour entrer dans une société en réseaux), un âge avancé, qui rend peu familier l'usage de la micro-informatique et enfin la localisation en milieu rural, à la périphérie des zones de connexion sont autant de facteurs qui interdisent le bénéfice de l'accès aux NTIC.
Ensuite, cette exclusion constitue un handicap croissant dans la société de l'information
Être privé de l'accès aux NTIC constitue un handicap économique : pour l'individu non connecté qui est exclu des bénéfices du télé-enseignement, ou encore de la recherche d'emploi sur internet ; pour l'entreprise hors réseau, handicapée dans la compétition internationale.
Bien plus, les exclus de l'Internet n'ont pas accès à un univers de service et de loisir et surtout perdent les bénéfices d'une participation civique et citoyenne en ligne. A l'ère numérique, Internet est destiné à devenir LE vecteur du commerce, des transactions financières, des modules de formation avancée et de la participation politique. Ne pas avoir accès à Internet, ou ne pas savoir s'en servir, équivaudra bientôt à ne pas savoir lire ou écrire.
Alors même que la maîtrise des NTIC devient un facteur d'insertion dans la société de l'information, ces technologies demeurent des outils de privilégiés.
Enfin, l'absence de mécanismes de résorption automatique de cette fracture numérique imposent au pouvoir public la mise en œuvre de solutions pertinentes et audacieuses
L'exclusion n'est pas l'apanage de l'ère numérique. Il n'y aurait d'ailleurs pas, pour certains, exclusion, mais "retard numérique", l'universalité de la couverture de l'Internet devant intervenir à terme, comme en son temps la radio ou la télévision.
Il est faux d'affirmer que la diffusion progressive de l'accès à Internet va mettre fin au problème de l'exclusion numérique.
En effet, l'extension progressive de l'accès à Internet se double de la persistance, voire du creusement des inégalités.
Tout comme il est faux de croire que les actions publiques tardivement et récemment mises en œuvre (le PAGSI français, l'initiative eEurope) garantiront bientôt un accès universel à la cyber-société.
L'action de réduction de la fracture numérique ne doit pas se cantonner à des solutions juridiques : avant de fixer un cadre réglementaire à l'Internet, il faut en développer l'accès et en promouvoir l'usage.
Plusieurs solutions françaises et européennes, recensées dans la note, qui privilégient les capacités de connexion, matérielles et intellectuelles, pourraient garantir à chacun de trouver sa place dans une société rénovée.
Il en va de la préservation d'un certain modèle social, tout autant que de notre compétitivité industrielle.
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