Démodée, la famille ? Allons donc ! Dans "La famille, une idée neuve en Europe", la Fondation Robert Schuman démontre le contraire. Après "Pour une politique culturelle en Europe" de Jean- Miguel Pire, et "La fracture numérique", d'Olivier Storch, la Fondation Robert Schuman enrichit sa collection de "Notes", répondant ainsi à l'un de ses objectifs : contribuer au débat européen et au développement de l'Union européenne.

Sous la signature de Béatrice Houchard, journaliste, cette étude des conceptions et des politiques familiales en Europe permet d'esquisser trois conclusions :

Avec un indice de fécondité de 1,45 enfant par femme, l'Union européenne sera demain une grande puissance économique gravement menacée par la démographie. Comment, dès lors, assurer le dynamisme d'un continent qui, en 2030, comptera 30% de personnes de plus de soixante ans ?

Les modèles familiaux en Europe, malgré le poids des cultures et des traditions, tendent à s'uniformiser. Mais les politiques familiales restent diverses. Historiquement, la France a toujours estimé devoir mener une politique familiale alors que le Royaume-Uni, par exemple, estimait que ce problème privé ne concernait pas l'Etat. Mais ce sont les pays du Nord de l'Europe qui sont allés le plus loin dans l'aide aux familles, sans pour autant parvenir à faire grimper le taux de natalité

La famille ne fait pas partie des compétences communautaires. Pourtant, l'Union européenne tente d'harmoniser les politiques nationales, notamment en matière d'égalité hommes- femmes, de congé maternité ou de congé parental. Elle s'intéressera de plus en plus au sujet, à cause du péril démographique, mais aussi parce que les progrès de la bioéthique risquent de peser très lourdement, dans l'avenir, sur le droit de la famille, et sur la conception de la famille elle-même.