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L'Europe, une chance pour la Femme

1 mai 2004
Il y a soixante ans, les femmes votaient pour la première fois en France. Depuis, elles n'ont cessé de se battre pour acquérir leur indépendance et la place qui leur revient : être traitées à l'égal de l'homme, dans la vie professionnelle comme dans la vie publique.

Qu'en est-il en Europe ? Pascale Joannin, Directeur de la Fondation Robert Schuman, avec la collaboration d'Elvire Fabry, Chargée de mission, a entrepris une étude comparée à l'échelle des 25 Etats membres de l'Union européenne. C'est l'objet de la vingt-deuxième note de la Fondation Robert Schuman : « L'Europe, une chance pour la femme ».

Au moment où l'Union s'élargit, cette analyse montre combien l'égalité professionnelle hommes-femmes et la parité diffèrent d'un pays à l'autre. Au-delà d'un certain clivage Nord-Sud - le plus visible - de nombreuses disparités existent entre les Etats. L'arrivée des nouveaux membres fait notamment légèrement baisser le taux d'emploi des femmes dans l'Union européenne.

Accès à l'emploi, progression de carrière et rémunération restent toujours, avec certaines variables, source d'inégalité dans les pays de l'Union. Le travail à temps partiel, qui, là encore, varie selon la législation, est une caractéristique du travail féminin. La garde des enfants pour les mères qui travaillent est assurée de manière très diverse selon les pays : la France et la Belgique ont, sur ce point, quelques longueurs d'avance sur le Royaume-Uni et l'Irlande.

Concernant la parité, les femmes restent partout sous représentées dans les instances politiques représentatives. Mais on note de gros écarts : la présence des femmes au Parlement est de 45% en Suède, elle n'est que de 7,7% à Malte ! Ces différences peuvent s'expliquer par le poids de l'histoire (les premières Européennes à avoir acquis le droit de vote sont les Finlandaises en 1906, les dernières, les Portugaises en 1976), l'héritage religieux (les pays protestants connaissent une représentation féminine plus importante que les pays catholiques), le mode de scrutin, la mise en place de quotas politiques par les partis, et … surtout la volonté des dirigeants politiques.

Pour Pascale Joannin et Elvire Fabry, l'Union européenne va jouer un rôle essentiel pour réduire les inégalités entre hommes et femmes au sein des Etats membres. Elle est déterminée : son objectif est de faire progresser le taux d'emploi féminin de 56% à l'heure actuelle, à 60% d'ici 2010. Neuf directives communautaires ont d'ores et déjà été adoptées. Elle s'est dotée de moyens financiers et de structures spécifiques.

Depuis 1979, la place des femmes au Parlement européen n'a cessé d'augmenter, atteignant 31 % aujourd'hui. La France se distingue particulièrement avec une représentation féminine de 42,5% (alors qu'avec seulement 12% de femmes à l'Assemblée nationale, elle n'occupe que la 19e place dans l'Union élargie en matière de représentation parlementaire nationale !) et deux présidentes du Parlement européen : Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2001).

L'égalité entre les hommes et les femmes est inscrite dans le projet de Constitution européenne comme une des grandes valeurs de l'Union, qui pourrait d'ici trente ans devenir un modèle pour le monde entier.

Cette tendance va-t-elle se confirmer ? Nous le saurons bientôt, à l'issue des élections européennes, si, sur les 732 députés européens qui seront élus, la représentation des femmes progresse.

Ce livre est disponible dans les langues suivantes :

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Editeur :  Fondation Robert Schuman
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Editeur :  Fondation Robert Schuman
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