
L'Union européenne un demi siècle plus tard : Etat des lieux et scénarios de relance
Depuis le rejet du projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe par la France et les Pays-Bas, l'Union européenne continue de s'interroger sur les conditions d'une relance. La diversité des interrogations et des solutions proposées par les différents Etats membres complique le débat sur la nature et les finalités du projet européen. Au-delà des postures officielles, les interrogations des opinions française et néerlandaise sont en réalité partagées par d'autres, y compris dans les Etats qui ont déjà ratifié le projet de Traité, qui attachent autant d'importance aux questions économiques (coordination des politiques), sociales (besoin de sécurité) et identitaires (maîtrise politique de l'extension de l'UE) qu'aux mécanismes de décision institutionnelle. Ce faisant, le constat implicite est que la France est attendue pour sortir de l'impasse et reformuler, de manière clarifiée, le projet européen.
La majorité des Etats membres sont conscients de la nécessité de reformuler le projet de Traité. Rares sont ceux qui entendent prolonger les dispositifs de Nice à moyen terme. Les parlementaires européens sont actifs et imaginatifs. Deux visions contrastées émergent.
La première conduit à sous-évaluer la question institutionnelle, à privilégier les initiatives ad hoc dans un nombre limité de domaines et sur la base d'un libre choix des gouvernements concernés et à envisager l'Union européenne comme simple étape intermédiaire vers un monde globalisé, ce qui conduit à œuvrer pour un processus d'élargissement a priori indéfini.
La seconde considère l'Union comme une communauté politique en devenir. Cette communauté doit disposer d'institutions stables et efficaces, organiser la solidarité entre ses membres, définir ses frontières en fonction d'un objectif de cohésion interne et adopter une politique étrangère, notamment à l'égard de ses voisins immédiats, fondée sur l'explicitation d'intérêts géopolitiques mutuels.
La réflexion sur les futurs élargissements - sans nouveau big bang en perspective - est en cours. Il paraît plus judicieux d'évaluer la capacité d'intégration de l'Union, de manière opérationnelle, au cas par cas et par rubriques précises (accès aux marchés, marché du travail, impact sur le budget et les institutions). La question des frontières ultimes de l'Union continue de diviser les Etats, les partis et les opinions. Si la majorité des Etats membres appuie la politique d'extension de l'Union, l'idée d'une pause et d'une adaptation de l'offre européenne progresse. Le cas le plus délicat est à l'évidence celui des Balkans occidentaux où les engagements de l'Union doivent être maintenus pour encourager la stabilité mais où la persistance de situations de protectorats est problématique. Devant les défis géopolitiques dans les espaces concernés par la politique de voisinage en Europe orientale, la définition d'un schéma de rénovation des plans d'action vers des objectifs plus ciblés et l'accent placé sur le soutien aux réformes plutôt que sur l'adhésion à moyen terme cheminent. Les stratégies d'européanisation du continent sont entrées dans une phase de redéfinition.
La conclusion évoque quelques pistes de relance du projet européen pour la période 2007-2009. Il reviendra aux prochaines présidences de définir les termes du débat, de hiérarchiser les priorités, d'identifier les objectifs et de décrire précisément le mandat donné à la Commission aux fins de formulation de propositions concrètes. L'Union politique européenne devra ainsi clarifier la nature de ses relations avec ses trois interlocuteurs principaux : ses propres citoyens, ses Etats membres et le monde.
La majorité des Etats membres sont conscients de la nécessité de reformuler le projet de Traité. Rares sont ceux qui entendent prolonger les dispositifs de Nice à moyen terme. Les parlementaires européens sont actifs et imaginatifs. Deux visions contrastées émergent.
La première conduit à sous-évaluer la question institutionnelle, à privilégier les initiatives ad hoc dans un nombre limité de domaines et sur la base d'un libre choix des gouvernements concernés et à envisager l'Union européenne comme simple étape intermédiaire vers un monde globalisé, ce qui conduit à œuvrer pour un processus d'élargissement a priori indéfini.
La seconde considère l'Union comme une communauté politique en devenir. Cette communauté doit disposer d'institutions stables et efficaces, organiser la solidarité entre ses membres, définir ses frontières en fonction d'un objectif de cohésion interne et adopter une politique étrangère, notamment à l'égard de ses voisins immédiats, fondée sur l'explicitation d'intérêts géopolitiques mutuels.
La réflexion sur les futurs élargissements - sans nouveau big bang en perspective - est en cours. Il paraît plus judicieux d'évaluer la capacité d'intégration de l'Union, de manière opérationnelle, au cas par cas et par rubriques précises (accès aux marchés, marché du travail, impact sur le budget et les institutions). La question des frontières ultimes de l'Union continue de diviser les Etats, les partis et les opinions. Si la majorité des Etats membres appuie la politique d'extension de l'Union, l'idée d'une pause et d'une adaptation de l'offre européenne progresse. Le cas le plus délicat est à l'évidence celui des Balkans occidentaux où les engagements de l'Union doivent être maintenus pour encourager la stabilité mais où la persistance de situations de protectorats est problématique. Devant les défis géopolitiques dans les espaces concernés par la politique de voisinage en Europe orientale, la définition d'un schéma de rénovation des plans d'action vers des objectifs plus ciblés et l'accent placé sur le soutien aux réformes plutôt que sur l'adhésion à moyen terme cheminent. Les stratégies d'européanisation du continent sont entrées dans une phase de redéfinition.
La conclusion évoque quelques pistes de relance du projet européen pour la période 2007-2009. Il reviendra aux prochaines présidences de définir les termes du débat, de hiérarchiser les priorités, d'identifier les objectifs et de décrire précisément le mandat donné à la Commission aux fins de formulation de propositions concrètes. L'Union politique européenne devra ainsi clarifier la nature de ses relations avec ses trois interlocuteurs principaux : ses propres citoyens, ses Etats membres et le monde.
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