
Les Européens 2003
Des comportements communs aux citoyens d'Europe apparaissent désormais au grand jour. Presque chaque jour, l'actualité met en évidence leurs convergences de réactions, de sentiments et d'opinion face à de grands enjeux: paix ou guerre au Moyen Orient et en Irak, politique mondiale de protection de l'environnement, avenir de la protection sociale, etc. L'attachement à une culture largement commune, le souhait que les institutions publiques en organisent la défense, la diffusion et la promotion sont des caractéristiques européennes. Une conception commune de la solidarité et, notamment, la volonté partagée de placer la personne humaine au centre de l'organisation politique et sociale sont des apports européens à la démocratie.
Sous la pression des circonstances, l'opinion attend de nouvelles politiques communes. Elles concernent des questions fondamentales, comme la bioéthique et les droits de l'Homme, mais aussi des préoccupations quotidiennes comme la sécurité et la protection de l'environnement. Que l'on songe, par exemple, à la sécurité maritime ou à la politique d'immigration. Les citoyens européens exigent que l'Union prenne des décisions coordonnées pour répondre à ces nouveaux défis. Bien plus, ils attendent désormais que l'Europe porte, dans le monde, un message spécifique sur la manière de relever de tels défis.
Enfin, la charte des droits fondamentaux et le traité constitutionnel, en cours d'élaboration par la Convention, proclament les valeurs partagées par les membres de l'Union. La charte a gravé dans le marbre, en cinquante articles, les principes fondamentaux auxquels nous adhérons. Ils ont toute leur place en préambule de la Constitution européenne. Les valeurs communes des Européens ont désormais leurs textes de référence qui ont acquis une valeur juridique. Les Européens existent donc bel et bien. Ils ne se limitent pas, d'ailleurs, à l'Union actuelle. Ils comprennent aussi les ressortissants des dix pays de l'élargissement décidé, le 13 décembre 2002, à Copenhague. De même culture, animés des mêmes souhaits de paix et de prospérité, les Européens, guéris de la guerre, ont, de plus en plus, conscience de partager les mêmes valeurs. Certes, nul ne saurait nier les différences qui distinguent les peuples de l'Union. Chacun y cultive son identité parce que les divisions du passé ont donné le sentiment d'avoir des passés différents alors qu'il s'agissait de la même aventure, vécue, vue et enseignée de part et d'autre d'un même mur. L'Allemagne et la France partagent une grande partie de leur histoire - elles pourraient se disputer Charlemagne ! - mais, longtemps ennemies, elles ne l'ont pas perçue depuis le même point de vue. L'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est ont en commun le rideau de fer, mais c'est peu dire qu'elles ne l'ont pas vécu de la même manière !
Alors que l'Europe se réunifie, et en attendant la grande oeuvre que pourrait constituer un manuel d'histoire mis à la disposition de tous les enseignants du continent, nous devons assumer ces nuances et ausculter l'opinion, sans compromis. De cette étude ressort pourtant une vraie vision commune de la démocratie et de son organisation au service des citoyens. C'est ce que montrent, notamment, les travaux ci-après sur l'élargissement de l'Union et l'opinion des jeunes face à l'Europe. L'Europe politique doit maintenant se construire pour donner à cette communauté de valeurs la possibilité de s'exprimer en un même lieu institutionnel, condition sine qua non d'un véritable espace public européen. C'est l'enjeu de la réforme des institutions. Elle est attendue et souhaitée. Pour la réussir, il faudra dépasser l'instant présent et partir à la recherche des véritables aspirations des Européens. Cela nécessite de les connaître. Nous tentons d'y contribuer. Cela exigera ensuite beaucoup d'audace et de courage. Comme toujours, c'est le plus difficile. Mais c'est une autre histoire !
Sous la pression des circonstances, l'opinion attend de nouvelles politiques communes. Elles concernent des questions fondamentales, comme la bioéthique et les droits de l'Homme, mais aussi des préoccupations quotidiennes comme la sécurité et la protection de l'environnement. Que l'on songe, par exemple, à la sécurité maritime ou à la politique d'immigration. Les citoyens européens exigent que l'Union prenne des décisions coordonnées pour répondre à ces nouveaux défis. Bien plus, ils attendent désormais que l'Europe porte, dans le monde, un message spécifique sur la manière de relever de tels défis.
Enfin, la charte des droits fondamentaux et le traité constitutionnel, en cours d'élaboration par la Convention, proclament les valeurs partagées par les membres de l'Union. La charte a gravé dans le marbre, en cinquante articles, les principes fondamentaux auxquels nous adhérons. Ils ont toute leur place en préambule de la Constitution européenne. Les valeurs communes des Européens ont désormais leurs textes de référence qui ont acquis une valeur juridique. Les Européens existent donc bel et bien. Ils ne se limitent pas, d'ailleurs, à l'Union actuelle. Ils comprennent aussi les ressortissants des dix pays de l'élargissement décidé, le 13 décembre 2002, à Copenhague. De même culture, animés des mêmes souhaits de paix et de prospérité, les Européens, guéris de la guerre, ont, de plus en plus, conscience de partager les mêmes valeurs. Certes, nul ne saurait nier les différences qui distinguent les peuples de l'Union. Chacun y cultive son identité parce que les divisions du passé ont donné le sentiment d'avoir des passés différents alors qu'il s'agissait de la même aventure, vécue, vue et enseignée de part et d'autre d'un même mur. L'Allemagne et la France partagent une grande partie de leur histoire - elles pourraient se disputer Charlemagne ! - mais, longtemps ennemies, elles ne l'ont pas perçue depuis le même point de vue. L'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est ont en commun le rideau de fer, mais c'est peu dire qu'elles ne l'ont pas vécu de la même manière !
Alors que l'Europe se réunifie, et en attendant la grande oeuvre que pourrait constituer un manuel d'histoire mis à la disposition de tous les enseignants du continent, nous devons assumer ces nuances et ausculter l'opinion, sans compromis. De cette étude ressort pourtant une vraie vision commune de la démocratie et de son organisation au service des citoyens. C'est ce que montrent, notamment, les travaux ci-après sur l'élargissement de l'Union et l'opinion des jeunes face à l'Europe. L'Europe politique doit maintenant se construire pour donner à cette communauté de valeurs la possibilité de s'exprimer en un même lieu institutionnel, condition sine qua non d'un véritable espace public européen. C'est l'enjeu de la réforme des institutions. Elle est attendue et souhaitée. Pour la réussir, il faudra dépasser l'instant présent et partir à la recherche des véritables aspirations des Européens. Cela nécessite de les connaître. Nous tentons d'y contribuer. Cela exigera ensuite beaucoup d'audace et de courage. Comme toujours, c'est le plus difficile. Mais c'est une autre histoire !
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