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Le chef de l'Etat sortant, Heinz Fischer, a été réélu le 25 avril à la Présidence de la République en Autriche, en recueillant 78,94% des suffrages, loin devant la candidate du Parti libéral (FPÖ), Barbara Rosenkranz, qui a obtenu 15,62% des voix. Rudolf Gehring, leader des Chrétiens (CPÖ), a recueilli 5,44% des suffrages.
La participation accuse une très forte baisse, s'établissant à 49,17% (- 22,23 points par rapport à la précédente élection présidentielle du 25 avril 2004) et ce en dépit du vote pour la première fois à ce scrutin des jeunes à partir de 16 ans. Ce recul de la participation s'explique par le fait que pour la première fois dans l'histoire de la République autrichienne, le Parti populaire (ÖVP), principale formation d'opposition, avait renoncé à présenter un candidat à la magistrature suprême. Le parti avait décidé de ne soutenir aucun des trois candidats en lice mais certains de ses membres avaient cependant accordé leur soutien à Heinz Fischer.
Le seul véritable enjeu de l'élection – la victoire de Heinz Fischer était assurée depuis le début de la campagne électorale – résidait dans le résultat qu'obtiendrait Barbara Rosenkranz. Beaucoup d'analystes craignaient que la candidate d'extrême droite fasse mentir les enquêtes d'opinion qui lui accordaient environ 15% des suffrages et qu'une faible participation lui permette d'atteindre 20% des voix. Le président du FPÖ, Heinz-Christian Strache, avait prédit que sa candidate pourrait recueillir jusqu'à 35% des suffrages. Le leader d'extrême droite avait fait de cette élection présidentielle un test en vue des élections locales qui se tiendront à Vienne le 10 octobre prochain et lors desquelles il espère prendre la mairie au maire sortant Michael Häupl (SPÖ). Dans la capitale, Barbara Rosenkranz est au-dessous de son résultat national : elle a recueilli 14,10% des suffrages pour 82,52% pour Heinz Fischer.
Après l'annonce des résultats, la candidate, s'est déclarée "victime, avec sa famille, d'une chasse aux sorcières".
L'ancien membre du SPÖ, Heinz Fischer, âgé de 61 ans et dernier survivant de l'époque du Chancelier Bruno Kreisky (1970-1983), siègera donc six années supplémentaires à la Hofburg, résidence des Chefs d'Etat autrichiens et ancienne résidence des empereurs de Habsbourg. Diplômé en droit, il a enseigné la science politique à l'université d'Innsbruck. Elu député en 1971, un siège qu'il conservera jusqu'à sa première élection à la Présidence de la République en 2004, il a également présidé le Conseil national, Chambre basse du Parlement autrichien. Ancien ministre des Sciences (1983-1987), il a également été vice-président du Parti socialiste européen (PSE). Sa réélection confirme la règle qui veut que tous les Présidents de la République autrichiens qui se sont présentés pour un 2e mandat sont toujours parvenus à conserver leur poste.
La victoire de Heinz Fischer vient redonner des couleurs au SPÖ qui a vécu une année 2009 plus que mitigée sur le plan électoral et qui devra dans les prochains mois défendre son pouvoir dans les Länder du Burgenland, où les élections régionales auront lieu le 30 mai, de Styrie (scrutin le 26 septembre) ainsi qu'à Vienne (10 octobre).
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