Elections législatives en Estonie le point à sept jours du scrutin

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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2 mars 2003
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

Fondation Robert Schuman

A quelques jours des élections législatives du 2 mars prochain, aucune formation politique ne semble en mesure de remporter un nombre de suffrages suffisant pour lui permettre de gouverner seule. Selon la dernière enquête d'opinion réalisée par l'institut Emor, les deux formations composant l'actuelle coalition gouvernementale, le Parti du centre (EK) et le Parti de la réforme (ER), arriveraient en tête du scrutin. Le Parti du centre est crédité de 31% des voix tandis que le Parti de la réforme de l'actuel Premier ministre Siim Kallas obtiendrait 20% des suffrages. Si le Parti du centre maintient son avantage, il remporterait trente cinq des cent un sièges du Riigikogu (Parlement monocaméral estonien), soit sept de plus que lors des dernières élections législatives du 7 mars 1999.

Les deux formations, alliées au gouvernement mais politiquement opposées, se sont affrontées durant toute la campagne électorale. Les Centristes se sont prononcés en faveur d'un nouvel impôt sur le revenu, plus progressif, qui permettrait d'améliorer la redistribution en faveur des citoyens les plus défavorisés. De leur côté, les membres du Parti de la Réforme, qui se situent à droite de l'échiquier politique, se sont déclarés opposés à toute réforme des impôts, proposant même de baisser le taux actuel d'imposition de 26%. Hormis ces deux formations, seuls deux autres partis se situent selon les enquêtes d'opinion au dessus du seuil de 5% d'intentions de vote. Il s'agit du Rassemblement pour la République -Res Publica, formation issue d'un think-tank de droite et dirigée par le politologue Rein Taagepera, qui recueillerait 14% des suffrages et de l'Union pour la patrie (I), formation chrétienne-démocrate, qui obtiendrait 6% des voix. Environ 13% des électeurs déclarent ne pas encore avoir fait leur choix.

Les programmes de l'ensemble des formations politiques estoniennes se rejoignant sur une grande majorité de sujets (économie, politique étrangère, adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN), la campagne électorale a été essentiellement centrée sur les différentes personnalités des leaders politiques. L'Union pour la patrie s'est récemment distinguée en proposant au Président de la République et aux autres formations d'accorder aux mères de famille autant de votes supplémentaires aux élections qu'elles ont d'enfants âgés de moins de seize ans. Cette mesure est censée lutter contre le vieillissement de la population et le faible taux de natalité du pays qui a constitué d'ailleurs l'un des thèmes de la campagne électorale.

Autre incident survenu durant cette campagne, la démission du ministre de l'Intérieur, Ain Seppik, membre du Parti du centre, après que la presse a fait état de sa participation, en 1985 sous l'ère soviétique, à un procès fabriqué qui avait envoyé cinq Estoniens âgés de quinze à dix-huit ans en prison pour « hooliganisme ». Les cinq jeunes avaient été accusés d'avoir peint des graffitis anti-soviétiques tel que « Longue vie à la République estonienne » et d'avoir vandalisé un monument aux morts. Ain Seppik, qui nie les accusations portées contre lui, est le premier homme politique à ce niveau de l'Etat à être rattrapé par son passé.

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