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Corinne Deloy,
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L'élection présidentielle du 9 février a de nouveau été invalidée faute d'une participation inférieure aux 50% des inscrits, minimum requis par la Constitution. Un peu plus d'un mois après le précédent scrutin qui avait déjà été invalidé pour une raison similaire, les Monténégrins se retrouvent donc sans Président élu et seront certainement conviés à se rendre une nouvelle fois aux urnes d'ici quelques mois après que le mode de scrutin aura été modifié. En effet, le seuil minimal de participation actuellement en vigueur devrait être supprimé prochainement par un vote du Parlement.
47,4% des Monténégrins se sont déplacés pour élire leur Président dimanche dernier, soit 1,5 point de plus que lors du précédent scrutin du 22 décembre dernier, un résultat équivalent à celui que prévoyaient les enquêtes d'opinion. Le candidat de la coalition au pouvoir qui réunit le Parti démocratique des socialistes (DPS) et le Parti social-démocrate (SDP), Filip Vujanovic, vice-président de la formation et lieutenant politique du nouveau Premier ministre (et ex-Président de la République) Milo Djukanovic, est arrivé largement en tête du scrutin remportant 81,7% des suffrages, loin devant ses dix adversaires (le candidat arrivé deuxième, Dragan Hajdukovic, n'obtenant que 6,9% des voix). L'élection était organisée avec les mêmes onze candidats que lors du scrutin du 22 décembre et selon les mêmes listes d'électeurs. Comme lors de la précédente élection, l'opposition qui regroupe le Parti socialiste populaire (SNP), le Parti populaire (NS) et le Parti populaire serbe (SNS), avait appelé au boycott du scrutin. L'échec de l'élection présidentielle témoigne de la division existant entre les partisans de l'actuel Premier ministre Milo Djukanovic et les partisans des formations de l'opposition pro-serbes qui ont massivement suivi les consignes de boycott. Enfin, le scrutin présidentiel est également un échec quant à la mesure de la confiance des électeurs envers le nouvel Etat de Serbie et Monténégro.
La Serbie et le Monténégro forment en effet, depuis le 4 février dernier, l'Etat de Serbie et Monténégro qui s'est officiellement substitué à la République fédérale de Yougoslavie qui regroupait ces deux pays depuis 1992. Le nouvel Etat comprend un Président et un Gouvernement (de cinq ministres seulement) communs et un Parlement monocaméral de cent vingt-six députés, dont quatre vingt onze pour la Serbie et trente-cinq pour le Monténégro. Le futur Président devrait être élu fin mars ; le Monténégrin Svetozar Marovic étant le seul candidat en lice à ce jour (il est convenu que le premier Président du nouvel Etat serait un Monténégrin). Ce dernier a souligné qu'il attachait « une importance primordiale à la coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye » et qualifié de « signe encourageant » la reddition de l'ancien Président de Serbie Milan Milutinovic, se démarquant ainsi de l'ancien Président de la République fédérale de Yougoslavie, le Serbe Vojislav Kostunica. « L'armée doit être contrôlée par le secteur civil et elle doit donner la preuve qu'elle ne protège aucune personne inculpée par le Tribunal pénal international » a déclaré le futur Président qui présidera également le Conseil suprême de Défense.
La Charte de l'Etat de Serbie et Monténégro, fruit de neuf mois de laborieuses négociations, a été adopté par les deux Parlements serbe et monténégrin. A Podgorica, le Parti démocratique des socialistes (DPS) comme les trois formations de l'opposition pro-yougoslave, favorables à l'élargissement de liens étroits avec la Serbie (le Parti socialiste populaire (SNP), le Parti populaire (NS) et le Parti populaire serbe (SNS)) se sont prononcés favorablement. En revanche, le Parti social-démocrate (SDP), partenaire du DPS au gouvernement, ainsi que les formations albanaises ont voté contre l'adoption de la Charte. L'Alliance libérale (LSCG) n'a pas participé à la session du Parlement.
La naissance de ce nouvel Etat correspond à une volonté très forte de l'Union européenne de voir la Serbie et le Monténégro s'entendre, au moins pendant une période de trois ans, afin d'éviter dans l'immédiat un nouveau morcellement des Balkans et de dissuader le Kosovo, dont la majorité albanaise souhaite se séparer de la Serbie, de faire cavalier seul. A court terme, la création de ce nouvel Etat devrait lui ouvrir les portes du Conseil de l'Europe et du Partenariat pour la paix de l'OTAN.
Résultats de l'élection présidentielle du 9 février 2003:
Participation : 47,4%, soit une participation inférieure au minimum requis par la loi ; le scrutin est donc invalidé.

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