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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Fondation Robert Schuman
Surprise en Slovaquie où les partis de centre droit remportent les élections législatives des 20 et 21 septembre. Mis à mal dans les enquêtes d'opinion, l'Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKU) du Premier ministre sortant Mikulas Dzurinda arrive en deuxième position avec 15,09% des suffrages exprimés, soit une progression de 3 à 5% par rapport à ce que prévoyaient les sondages. Le parti obtient 28 députés au Conseil National de la République slovaque (Parlement). Si le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) de Vladimir Meciar arrive en tête du scrutin législatif avec 19,5% des voix, un score nettement inférieur aux 27% qu'il avait obtenus il y a quatre ans, celui-ci se retrouve cependant marginalisé et isolé sur la scène politique. Le leader populiste, qui a demandé au Président de la République slovaque Rudolf Schuster de lui donner une chance de former un gouvernement, ne devrait cependant pas être en mesure de trouver d'autres partis avec lesquels faire alliance. Le HZDS constituera néanmoins le groupe le plus puissant de l'opposition au Conseil National de la République.
Les électeurs ont clairement fait le choix de l'Europe. Une grande majorité de la population a exprimé, sinon son soutien aux partis gouvernementaux, du moins sa volonté de ne pas retourner à la période d'isolement qu'ils avaient connue durant les quatre années où leur pays fut dirigé par Vladimir Meciar. L'Union démocratique et chrétienne slovaque (SDKU) sort donc renforcée de ce scrutin législatif. « Nous souhaitons un gouvernement fondé sur une coalition moins nombreuse » a déclaré Mikulas Dzurinda après avoir rencontré les leaders des trois autres partis de centre droit (KDH, SMK, ANO). Avec le SDKU, ils obtiennent ensemble 42,51% des suffrages. Depuis quatre ans, le Premier ministre était à la tête d'une coalition très large, composée de formations de droite et de gauche, principalement mise en place en 1998 pour faire barrage à Vladimir Meciar. « Le Président invitera à former le prochain gouvernement slovaque celui qui lui fournira une déclaration écrite selon laquelle il dispose d'une majorité d'au moins soixante seize élus » a déclaré Jan Fuele, porte-parole du Président Rudolf Schuster, à l'issue de l'annonce des résultats. Totalisant avec ses partenaires soixante dix-huit sièges, Mikulas Dzurinda devrait donc être en mesure de former la prochaine coalition gouvernementale et de retrouver son poste de Premier ministre. Tout comme celui de sa propre formation, le score de ses partenaires est honorable. Améliorant de 2% son résultat de 1998, le Parti de la coalition hongroise gagne cinq députés et consolide sa place au sein de l'échiquier politique slovaque. « La société slovaque nous considère comme loyaux et dignes de confiance » affirme son leader Bela Bugar. L'Alliance du nouveau citoyen de Pavol Rusko réussit, quant à elle, sa percée recueillant 8,01% des suffrages.
Autre surprise de ses élections, le résultat du Parti communiste de Slovaquie qui avec 6,32% des voix obtient onze sièges au Conseil National de la République slovaque. La formation entre pour la première fois au Parlement depuis l'indépendance du pays en 1993. Les communistes y sont désormais les seuls représentants de la gauche, les sociaux-démocrates, victimes de dissensions internes, étant les grands vaincus de ce scrutin. Un autre perdant est Robert Fico, leader du SMER. Celui qui se voulait incontournable pour la formation du prochain gouvernement échoue dans sa tentative de faire de sa formation le premier parti slovaque. Avec 13,46% des suffrages, il n'occupe que la troisième position et rejoindra les bancs de l'opposition.
« Ces élections ont démontré clairement le caractère durable du développement de la démocratie en Slovaquie » a déclaré Michael Wygant, responsable de la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour ces élections slovaques. Par leur vote, les Slovaques ont affiché leur désir d'un avenir européen, deux mois avant le sommet de Prague qui décidera, entre autres, de l'intégration de la Slovaquie à l'OTAN et trois mois avant le Conseil Européen de Copenhague qui verra les Quinze décider quels pays les rejoindront au sein de l'Union européenne à partir de 2004. Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de faire baisser le taux de chômage, qui touche 19% de la population active, et surtout d'endiguer la corruption qui ravage le pays.
Résultats des élections législatives des 20 et 21 septembre 2002:
Participation : 70,07%
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