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Corinne Deloy,
Fondation Robert Schuman
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Corinne Deloy

Fondation Robert Schuman
Le 10 novembre prochain, les Slovènes sont appelés à élire leur Président de la République. Si, dans cette République des Balkans, les affaires de l'Etat sont conduites par le gouvernement, le Président n'en possède pas moins d'importants pouvoirs. Elu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable, le Président est le commandant suprême des forces armées. Il promulgue les lois, nomme certains hauts fonctionnaires de l'Etat, nomme et rappelle les ambassadeurs et décide des grâces. Si l'Assemblée nationale est empêchée de se réunir, le Président peut prendre des décisions concernant l'état de guerre, l'état d'urgence et l'utilisation des forces armées. Il doit cependant soumettre ses décisions à la ratification de l'Assemblée nationale dès que celle-ci peut de nouveau se réunir.
Parmi les pays de l'ancien bloc communiste, la Slovénie fait figure d'Etat modèle. Son économie se porte bien, le PIB par habitant atteignant désormais les trois quarts du PIB moyen de l'Union européenne et représentant un chiffre comparable à celui de la Grèce ou du Portugal. La croissance est stable et solide (3% en 2001), les investissements directs étrangers abondent (ils ont été trois fois plus importants en 2001 que l'année précédente), la majorité des anciennes structures ont été privatisées, les exportations progressent, les déficits commercial et budgétaire sont limités même si le niveau des dépenses publiques demeure élevé. La conjoncture morose de l'année 2002 a toutefois entraîné un dérapage du taux d'inflation déjà élevé au premier trimestre de cette année (7,6%) et un ralentissement des investissements.
En politique étrangère, l'intégration du pays à l'Union européenne et à l'OTAN constitue la priorité de l'ensemble de la classe politique. Le nombre de Slovènes favorables à ces adhésions s'est cependant effrité ces dernières années. La montée de l'euroscepticisme est particulièrement important parmi la population agricole (en février dernier, 85% des agriculteurs déclaraient qu'ils voteraient contre l'entrée de leur pays à l'Union européenne en cas de référendum). Mais plus encore que l'Europe, c'est l'intégration à l'OTAN qui est aujourd'hui très controversée. Il y a cinq ans, 61,3% des Slovènes se déclaraient favorables à l'adhésion de leur pays au Traité de l'Atlantique Nord. A l'automne 2001, ce chiffre était tombé sous la barre des 50% (49,7%) pour décroître encore durant les derniers mois (44,6% en février 2002). Selon les enquêtes d'opinion, les opposants à l'OTAN sont politiquement proches du Parti social-démocrate de Slovénie (SDSS) et de la coalition des sociaux démocrates (ZLSD)
La Slovénie possède un Parlement bicaméral. L'Assemblée nationale compte quatre-vingt-dix membres, élus tous les quatre ans (les minorités italienne et hongroise se voyant garantir chacune un siège par la Constitution). La seconde chambre, le Conseil national, est élu tous les cinq ans et comprend quarante membres : représentants des collectivités locales, de groupes d'intérêts économiques, d'associations sociales, professionnelles et commerciales. Depuis les dernières élections législatives du 15 octobre 2000, la Slovénie est gouvernée par une coalition formée par le Parti démocrate libéral (LDS), le Parti populaire slovène (SLS/SKD) et le Parti démocrate des pensionnés slovènes (DeSUS). Le Premier ministre est Janez Drnovsek (LDS), qui, hormis une période de six mois en 2000, occupe ce poste depuis l'indépendance du pays en 1991. Le Parti libéral de Slovénie (LDS) a largement remporté le dernier scrutin législatif recueillant 36,3% des suffrages contre 15,8% seulement à son principal adversaire, le Parti social-démocrate de Slovénie (SDSS). Les prochaines élections des membres de l'Assemblée nationale se dérouleront en 2004.
Sept personnalités se sont d'ores et déjà déclarées candidates à la Présidence de la République de Slovénie :
le Premier ministre Janez Drnovsek se présente sous l'étiquette du Parti libéral démocrate de Slovénie (LDS),
Tomaz Rozman, leader de la Ligue slovène, formation non représentée à l'Assemblée nationale, se présente comme candidat indépendant,
Barbara Brezigar, ex-ministre de la Justice dans l'éphémère gouvernement d'Andrej Bajuk (mars-octobre 2000), est soutenue par le Parti social-démocrate de Slovénie (SDSS) et par la Nouvelle Slovénie (Nsi),
Zmago Jelincic, leader du Parti nationaliste slovène,
France Arhar, ancien gouverneur de la Banque centrale de Slovénie,
Marko Kozar de la Ligue patriote des citoyens indépendants,
Stefan Hudobiv, candidat indépendant.
Un mois avant le scrutin, Janez Drnovsek apparaît comme le favori de cette élection présidentielle. Néanmoins, le Premier ministre ne devrait pas être en mesure de l'emporter dès le premier tour et affrontera probablement France Arhar au second tour de scrutin.
Rappel des résultats de l'élection présidentielle du 23 novembre 1997
(1er et unique tour):
Participation : 67,2%

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