Aucun des candidats en lice n'a obtenu la majorité absolue requise. Un second tour se tiendra donc le 29 janvier prochain. Il verra s'affronter les deux candidats en tête de ce premier tour : la Présidente de la République sortante Tarja Halonen qui a obtenu 46,3 % des suffrages et Sauli Niinistö qui en a recueilli 24,1 %

Le fait que Mme Tarja Halonen ne l'ait pas emporté dès le premier tour était prévisible depuis quelques jours. Après avoir bénéficié pendant longtemps de sondages très favorables autour de 54 % d'opinions favorables, le Chef de l'État avait enregistré un recul progressif, la faisant « descendre » à 52 % vers le 10 janvier. Au dernier moment, dans une élection très « politique », les clivages partisans réapparaissaient au détriment du large consensus ayant longtemps auréolée la « Présidente sortante ».

Le pourcentage des voix obtenus par Mme Tarja Halonen dépasse nettement le total des « audiences » des deux partis de gauche l'ayant formellement investi : le Parti social-démocrate et l'Alliance des gauches (VAS) . Ce total, mesuré à la fin du mois de décembre 2005, s'établissait autour de 35 à 36 %. Outre la «prime au sortant » explicable par un premier mandat jugé positivement par un grand nombre de citoyens, d'autres facteurs ont joué en sa faveur, largement liés au rayonnement de sa personnalité. En revanche, elle a pu souffrir d'une mobilisation insuffisante au sein de son électorat potentiel, en raison des sondages qui laissaient entrevoir son triomphe inéluctable.

Le résultat de Sauli Niinistö, dont le Parti conservateur était crédité de 21 % d'intentions de vote à la fin de l'année 2005, s'explique par le dynamisme d'une campagne qui a permis de « ratisser large » parmi l'électorat « bourgeois » : les autres candidats du centre et de la droite réalisent des contre-performances, notamment le Premier ministre, nettement au-dessous de la « cote » du Parti du Centre , autour de 23 % à la fin de l'an dernier.

Pour le second tour, la situation est -au moins en théorie- plus « ouverte » que prévue il y a quelques semaines encore. L'évolution du taux de participation, et surtout sa répartition selon les préférences politiques des citoyens, figure parmi les facteurs d'incertitude, tout comme l'attitude des électeurs de Mme Hautala.

Surtout, où iront les voix obtenues par les autres candidats éliminés, principalement par Matti Vanhanen ?

Le parti du Premier ministre étant associé aux Sociaux- Démocrates depuis 2003 au sein d'une coalition tripartite -où figure aussi le Parti suédois- qui fonctionne relativement bien. Quel sera l'impact de la déclaration faite le soir du 15 janvier par Matti Vanhanen, assurant Sauli Niinistö -chef de l'opposition - de son appui pour le second tour ?

MM Kallis et Lax ont, d'ailleurs, pris la même position.

Sauli Niinistö n'a pas dissimulé une satisfaction prudente et a indiqué qu'il entendait associer le Centre à sa campagne du second tour. La réussite de cette stratégie n'est pourtant pas évidente.

Résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 15 janvier 2006

Taux de participation : 73,9 %

(contre 76,9 % lors du premier tour de la présidentielle de 2000),

soit 3 023 894 suffrages (dont 9 374 blancs et nuls)

source : ministère de la justice