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Corinne Deloy,
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Corinne Deloy

Fondation Robert Schuman
Le Parti communiste (PRCM) du Président de la République Vladimir Voronine est arrivé en tête des élections législatives en Moldavie le 5 avril. Il a recueilli 50% des suffrages et remporterait 62 des 101 sièges du Parlement, soit la majorité absolue et surtout la majorité des 2/3 des sièges indispensable pour élire le nouveau Président de la République. Le Chef de l'Etat est en effet élu en Moldavie par les membres du Parlement dans les 45 jours qui suivent les élections législatives. Le scrutin présidentiel doit avoir lieu entre le 8 avril et le 8 juin prochains.
La Constitution interdit à l'actuel Chef de l'Etat Vladimir Voronine, seul Président communiste d'Europe avec le Chypriote Demetris Christofias (Parti progressiste des travailleurs, AKEL), en poste depuis 2001, de se représenter pour un 3e mandat de 4 ans.
Le Parti libéral, du maire de Chisinau Dorin Chirtoaca, est arrivé en 2e position avec 12,75% des voix, suivi du Parti libéral-démocrate, 12,26% et de l'Alliance notre Moldavie (AMN), 9,81%. Avec le Parti communiste, ces 3 partis sont les seuls à avoir franchi le seuil des 6% des suffrages exprimés indispensable pour être représenté au Parlement.
La participation s'est élevée à 59,52%, soit -5,28 points par rapport aux élections législatives du 6 mars 2005.
Ces élections législatives étaient importantes notamment en raison du positionnement stratégique de la Moldavie. Si tous les partis politiques souhaitent voir le pays se rapprocher de l'Union européenne, le Parti communiste et les partis d'opposition divergent sur les relations à entretenir avec la Russie et avec l'OTAN. La Moldavie fait partie du Partenariat pour la paix de l'OTAN mais n'est pas membre à part entière de l'Alliance atlantique. Les communistes préféreraient établir un partenariat stratégique avec la Russie tandis que les partis de l'opposition, favorables à un rapprochement avec la Roumanie, privilégient une adhésion du pays à l'Alliance atlantique. Vladimir Voronine a exprimé son désir de quitter le GUAM (Organisation pour la démocratie et le développement), organisation internationale de coopération à vocation régionale rassemblant la Géorgie, l'Ukraine, l'Azerbaïdjan et la Moldavie créée en 1997 et soutenue par les Etats-Unis afin, entre autres, de sécuriser l'accès des Occidentaux à la mer Caspienne. En avril 2006, il avait demandé à la Lituanie, la Pologne et la Roumanie d'y participer pour étendre le rôle de l'organisation.
"Les communistes sont très pro-européens pour des raisons assez pragmatiques, la Moldavie perçoit en effet une aide assez importante de l'Union européenne pour le développement économique" souligne Arcadié Barbarossié, analyste au Centre de recherche indépendant Invisible College.
Après la victoire des communistes, la question de la succession du Président Vladimir Voronine, dont le mandat arrive à son terme le 7 juin prochain, devrait occuper le débat public en Moldavie. Les analystes politiques s'interrogent sur l'avenir du Chef de l'Etat sortant. S'il est peu probable qu'il se choisisse un destin similaire au président russe Vladimir Poutine devenu Premier ministre, Vladimir Voronine devrait conserver un pouvoir important exercé en coulisses. "Ce qui est sûr, c'est que je reste à la tête du Parti communiste puisque j'ai été réélu à ce poste en mars 2008 pour 4 ans (...) Sincèrement, je crois que l'une des hypothèses les plus plausibles, c'est que je devienne un simple député. Maintenant, c'est aussi au parti de décider de mon sort..." a-t-il déclaré dans un entretien (à paraître) accordé à la revue Politique internationale.

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