22/12/2002 - J-7 - 1er tour
A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle lituanienne, l'actuel Président de la République Valdas Adamkus devance largement tous ses rivaux dans l'ensemble des enquêtes d'opinion. Un sondage de l'institut Spinter, publié la semaine dernière dans le magazine Veidas, le crédite de 32,1% des intentions de vote, loin devant son principal adversaire Arturas Paulauskas, leader d'Union nouvelle-Sociaux libéraux (NS-SL), qui recueille 10,7% des votes. En outre, le Président est en progression dans les enquêtes d'opinion (+ 3,3 points depuis octobre) alors qu'Arturas Paulauskas recule dans le même temps de 3,5 points. Derrière ces deux hommes, quatre candidats sont crédités de plus de 5% de suffrages. Il s'agit de Rolandas Paksas, leader du Parti libéral démocrate, qui obtient 8,5% des intentions de vote (en progression de 0,8 points depuis octobre, Kazimieras Bobelis, député, leader du Parti démocrate chrétien (LKDP), qui recueille 8% des suffrages (- 1 point par rapport à octobre dernier), Vytenis Andriukaitis, député, Parti social-démocrate de Lituanie (LSDP), crédité de 5,5% des voix (- 0,7 points) et enfin Eugenijus Gentvilas, leader de l'Union libérale (LLS), avec 5,2% (- 0,3 points).
Valdas Adamkus, âgé de 75 ans, est le candidat le moins populaire parmi les jeunes (18-24 ans) contrairement à son principal adversaire Arturas Paulauskas. Les plus âgés des électeurs se prononcent majoritairement en faveur de Kazimieras Bobelis quand de nombreux ruraux, population importante dans ce pays fortement agricole, accordent leurs voix à Vytenis Andriukaitis.
Valdas Adamkus devrait donc arriver largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle sans parvenir toutefois à s'imposer. Il sera, selon toute vraisemblance, de nouveau opposé à Arturas Paulauskas, qui fût déjà son adversaire lors de la dernière élection présidentielle du 4 janvier 1998, et contre qui il l'avait emporté d'une courte tête.
Un mois avant le Conseil européen de Copenhague des 12 et 13 décembre dernier qui a vu l'adhésion de la Lituanie à l'Union européenne devenir officielle, l'Union est parvenue à un accord avec la Fédération de Russie à propos de l'enclave de Kaliningrad. Ancienne Königsberg allemande, ville natale du philosophe Emmanuel Kant, la ville, rebaptisée Kaliningrad au moment de sa prise par les Soviétiques en 1945, abrite une importante base navale russe sur la Mer Baltique. Dans cette enclave très pauvre, centre de pêche disposant de conserveries et de quelques industries mécaniques, vivent plus d'un million de personnes. Pour attirer les investissements, la Russie a transformé Kaliningrad en zone économique libre. L'accord signé le 11 novembre dernier entre l'Union européenne et Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, prévoit qu'à partir du 1er juillet 2003, des documents de transit facilité (FTD), soit des visas à entrées et sorties multiples, seront fournis gratuitement ou pour un faible montant, par la Lituanie aux voyageurs (russes, biélorusses ou ukrainiens) traversant son territoire en train ou en voiture pour se rendre à Kaliningrad. Ce système sera revu au plus tard en 2005. Jusqu'à la fin de 2004, les passeports internes russes seront suffisants pour obtenir un visa ; ils seront ensuite remplacés par des passeports internationaux. Par ailleurs, la construction d'un train à grande vitesse assurant la liaison entre Kaliningrad et la Russie est à l'étude. Le dossier concernant la question spécifique de l'enclave russe sera ajouté au Traité d'adhésion de la République balte à l'Union européenne.
La Lituanie a estimé à plus de trente milliards d'euros la mise en œuvre des accords et l'organisation à travers son territoire du transit de Russie vers l'enclave de Kaliningrad. Par ailleurs, le Premier ministre Algirdas Mykolas Brazauskas a récemment indiqué que l'Union européenne verserait à la Lituanie entre 2004 et 2006 cent trente six millions d'euros pour renforcer ses frontières. « Notre frontière avec la Biélorussie et la Russie, qui deviendra la frontière de l'Union européenne, a 920 kilomètres et nous avons besoin d'aide pour appliquer les règles de Schengen » a déclaré le Premier ministre.