Elections législatives en Allemagne, le point une semaine avant le scrutin

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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12 septembre 2005
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Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

Robert Schuman Fondation

Fondation Robert Schuman

Le 25 août dernier, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a rejeté les recours en annulation de deux députés (Werner Schulz du parti des Verts et Jelena Hoffmann du Parti social-démocrate) et, par cette décision, approuvé la tenue d'élections législatives le 18 septembre prochain. Trois mille six cent quarante-huit candidats (dont mille dix-sept femmes, soit à peine plus d'un quart du total) répartis au sein de vingt-cinq partis ou rassemblements politiques sont en lice pour ce scrutin. Six formations sont présentes dans les seize Länder : le Parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder, les Verts, le Parti libéral-démocrate (FDP), le Parti de gauche (L), le Parti national démocrate (NPD) et le Parti marxiste-léniniste (MLPD). L'Union chrétienne-démocrate (CDU) est présente dans quinze Länder, son partenaire, l'Union chrétienne-sociale (CSU) en Bavière. Parmi les autres formations, seul le Parti des panthères grises, défendant les intérêts des personnes âgées, aura des candidats dans onze Länder.

Le duel télévisé.

L'unique duel télévisé entre les deux principaux candidats à la chancellerie, Angela Merkel (CDU-CSU) et Gerhard Schröder (SPD) a eu lieu le dimanche 4 septembre. Ce dernier, très à l'aise devant les caméras, avait souhaité rencontrer sa rivale chrétienne-démocrate sur les plateaux de télévision, une offre, dans un premier temps, déclinée par Angela Merkel, moins en confiance dans ce genre d'exercice. En présence de sept cent invités, deux journalistes masculins et deux journalistes féminins ont interrogé les deux candidats durant les quatre vingt dix minutes de ce débat retransmis par quatre chaînes de télévision (ARD, ZDF, Sat1 et RTL) et regardé par vingt et un million d'Allemands, soit un quart de la population.

Comme attendu, le débat a été dominé par les questions socioéconomiques et fiscales. Le chancelier a défendu les réformes du marché du travail mises en place par son gouvernement « que personne n'avait eu le courage d'adopter auparavant et qui « commencent à prendre ». Il est « convaincu » d'obtenir, à nouveau, la confiance des électeurs et d'être élu pour un troisième mandat. De son côté, Angela Merkel a reproché à Gerhard Schröder de ne pas avoir tenu ses promesses sur le chômage et sur le budget qu'il avait promis de ramener à l'équilibre en 2006. Elle a déploré que les sept années de pouvoir de la coalition « rouge-verte » aient fait de l'Allemagne « l'homme malade de l'Europe » rappelant que, durant cette période, le taux de chômage a atteint son point le plus haut depuis la Deuxième Guerre mondiale et que le déficit public s'est creusé au point que le pays, qui doit en grande partie sa reconstruction après 1945 à sa réussite économique, apparaît comme le mauvais élève de l'Union européenne.

Gerhard Schröder semble avoir fait une meilleure prestation. Selon l'institut Infratest Dimap, 54% des téléspectateurs ont trouvé le chancelier sympathique et convaincant, contre respectivement 33% pour Angela Merkel. Plus de quatre téléspectateurs sur dix (45%) l'ont trouvé crédible (contre 38% pour sa rivale) et 48% ont estimé que ses arguments étaient meilleurs (contre 35%). Gerhard Schröder a davantage convaincu que sa rivale en matière de politique étrangère (71%, contre 19%), de retraites (51%, contre 37%) et de fiscalité (49%, contre 38%). La candidate de la CDU-CSU a cependant été jugée meilleure sur l'emploi (43% contre 41%). Quant aux journaux du lendemain, s'ils ont vu dans Gerhard Schröder le vainqueur de ce duel télévisé, ils ont reconnu qu'Angela Merkel avait été bien meilleure que ce que tout le monde avait prédit.

Les deux candidats à la chancellerie se retrouveront, lundi 12 septembre, pour un nouveau débat télévisé auquel seront également présents le leader des Verts, Joschka Fischer et celui du Parti libéral-démocrate, Guido Westerwelle.

La campagne électorale.

Les 27 et 28 août, l'Union chrétienne-démocrate a réuni un millier de ses délégués et dix mille de ses sympathisants lors d'un congrès à Dortmund, dans le Land de la Rhénanie du Nord-Westphalie que la CDU/CSU a conquis le 22 mai dernier après quarante ans de règne du SPD. De nombreuses personnes étaient habillées, comme Angela Merkel, de vêtements de couleur orange, couleur de la campagne de la CDU-CSU.

Angela Merkel a affiché une assurance tranquille en ouvrant le congrès. Au contraire de son rival Gerhard Schröder, toujours assez flamboyant, la candidate de la CDU/CSU cultive un style sobre et développe un discours fondé sur une argumentation très rationnelle. « Tout le monde sait que ce sera serré et que chaque voix compte » a-t-elle déclaré, « mais nous réussirons ». S'adressant à Edmund Stoiber, patron de la CSU, la candidate a affirmé que s'il « arrive que nous ne soyons pas de la même opinion, nous sommes toujours sur la même voie ». Au congrès de la CSU qui s'est déroulé du 2 au 4 septembre à Nuremberg (Bavière), Angela Merkel a été saluée comme la candidate de toute la droite. « Entre la CDU et la CSU, entre Angela Merkel et moi, il n'y pas la place pour une feuille de papier » a déclaré Edmund Stoiber. Lors de ce congrès, Edmund Stoiber, président de la CSU depuis 1999, a été réélu à la tête de l'Union chrétienne-sociale avec 93,1% des suffrages.

L'emploi et l'avenir de la famille sont les deux priorités qu'Angela Merkel a souhaité mettre en avant lors de ce congrès. Affirmant que « l'Allemagne a besoin de changement » et qualifiant de « désastreux » le bilan de sept années de coalition « rouge-verte », elle a déclaré « Chaque jour, nous perdons mille postes de travail. Chaque année, quarante mille entreprises font faillite. Chaque heure, la République fédérale s'endette à hauteur de six millions d'euros supplémentaires. Un million d'enfants doivent vivre de l'aide publique » dressant ainsi un tableau très sombre de l'état du pays. La candidate chrétienne-démocrate n'a pas hésité à comparer la tâche qui l'attend en cas de victoire à celle de Konrad Adenauer en 1949, année de la fondation de la République fédérale d'Allemagne : « Il s'agissait alors de reconstruire notre pays; en 2005, il faut le rénover. Il faut le sortir de la crise profonde dans laquelle il se trouve. Mais je crois que le pays est prêt pour une nouvelle politique. Le gouvernement que je dirigerai sera empreint d'une volonté ferme d'apporter un renouveau à notre patrie ».

Elle a également rappelé sa volonté d'augmenter la TVA de 16% à 18% afin de pouvoir abaisser les cotisations chômage de 6,5% à 4,5%, une mesure à laquelle le Parti libéral-démocrate (FDP), allié de la CDU-CSU pour ces élections législatives, est opposé. La hausse de la TVA doit financer une baisse des coûts de la main d'œuvre, considérés par l'Union chrétienne-démocrate comme l'un des principaux freins à l'embauche et à la compétitivité. Par ailleurs, Peter Müller, pressenti comme le prochain ministre de l'Economie en cas de victoire de l'Union chrétienne-démocrate le 18 septembre prochain, a affirmé dans une interview « ne pas trouver illusoire, à long terme, d'atteindre un taux de chômage inférieur à 5% », un objectif qu'il n'entend cependant pas atteindre en une seule législature de quatre ans.

Le congrès s'est clos, comme l'ensemble des meetings de la candidate chrétienne-démocrate, au son de « Angie », célèbre chanson des Rolling Stones devenue l'hymne officieux de la campagne de la CDU-CSU, Angie étant le surnom donné par les militants à celle qu'ils espèrent voir devenir la première femme (et la plus jeune personnalité) à accéder au poste de chancelier le 18 septembre prochain.

Angela Merkel a nommé, le 29 août dernier, Heinrich von Pierer, membre de l'Union chrétienne-sociale et président durant douze ans du groupe Siemens, à la présidence du Conseil pour l'innovation et la croissance qu'elle souhaite créer si son parti remporte les élections législatives. Ce conseil rassemblerait dix personnalités, chefs d'entreprise et économistes, chargées de faire des propositions pour soutenir l'emploi et améliorer la compétitivité du pays à l'exportation. « Nous ne pouvons pas gagner la compétition en Europe et dans le monde pour les emplois les moins chers. Et nous ne le voulons pas non plus. Cela veut dire que nous devons être meilleurs que les pays les moins chers, nous avons besoin d'une croissance innovatrice » a déclaré Angela Merkel. Heinrich von Pierer estime que l'Allemagne devrait innover pour maintenir ou améliorer sa position dans les domaines de compétence traditionnels, à savoir l'automobile, les machines-outils, l'aéronautique ou encore l'optique.

Le 1er septembre, les formations libérales, la CDU-CSU et le FDP, ont signé une déclaration commune intitulée « L'Allemagne a besoin du changement » dans laquelle ils énumèrent les priorités communes de leur futur gouvernement. La droite allemande reste cependant divisée sur la réforme de la fiscalité. L'ancien juge constitutionnel et professeur de droit fiscal à l'université d'Heidelberg, Paul Kirchhof, membre de l'équipe d'experts (Kompetenzteam) réunie autour d'Angela Merkel, s'est dit favorable, le 29 août dernier dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel, à l'instauration d'un taux moyen d'imposition de 25% pour tous les citoyens dont les revenus dépassent vingt mille euro par an, envisageant deux autres paliers (15% pour les revenus de plus de huit mille euro et 20% pour un niveau de revenu qui reste à définir). Paul Kirchhof souhaite la suppression de l'ensemble des avantages fiscaux en vigueur : « Mon objectif est de parvenir à long terme à un système fiscal dans lequel les citoyens et les entreprises sont imposés au même taux et dans lequel le montant des revenus ne joue aucun rôle ». De son côté, Angela Merkel se prononce pour une imposition sur le revenu de 12% à partir de huit mille euro annuels (au lieu des 15% actuels) et pour un taux maximum de 39% (au lieu de 42%) pour les revenus supérieurs à quarante-cinq mille euro. La candidate chrétienne-démocrate souhaite également ramener à 22% l'impôt sur les sociétés qui est actuellement de 25%.

Le Parti social-démocrate avait réuni ses cinq cents délégués pour un congrès extraordinaire à Berlin le 31 août. Devant les cadres de sa formation, Gerhard Schröder a dénoncé la société que souhaitent construire les chrétiens-démocrates, « une société de capitalisme rapace, froide, dénuée de solidarité, en un mot inhumaine et qui brise la paix interne de l'Allemagne (...) une société qui divise l'Est et l'Ouest, une société où il y aura moins de gagnants et plus de perdants. Une société qui veut dire adieu à l'économie sociale de marché qui a apporté le succès à notre pays » a-t-il ajouté.

« Sur les questions d'égalité sociale, de paix, de liberté et d'éducation », le chancelier a affirmé qu'Angela Merkel n'avait pas « la moindre réponse à apporter aux électeurs ». Il a accusé Paul Kirchhof, de « traiter les gens comme des objets » avec sa proposition d'instaurer un système unique d'imposition indépendant des revenus de chacun. Il a également réaffirmé la nécessité des réformes qu'il a mises en place « aussi impopulaires et douloureuses soient-elles, elles sont indispensables ». « Il n'y a pas d'alternative aux réformes » a-t-il déclaré en mettant en avant les premiers succès de sa politique économique : « Nous créons des emplois soumis aux charges sociales, mille cinq cents de plus par jour depuis le mois d'avril ». Si le chancelier a indéniablement échoué à réduire de moitié le nombre de chômeurs comme il l'avait promis lors de son élection en septembre 2002, les économistes saluent les réformes initiées qui, selon eux, devraient permettre un reflux du chômage mais pas avant 2007, soit beaucoup trop tard pour Gerhard Schröder.

Devancé dans l'ensemble des enquêtes d'opinion par l'Union chrétienne-démocrate, le Parti social-démocrate est également menacé sur sa gauche par le Parti de Gauche, Linkspartei, dirigé par Gregor Gysi et Oskar Lafontaine. Le chancelier a choisi de ne pratiquement pas évoquer le danger que représente ce nouveau parti, ayant déclaré dès le début de la campagne qu'il n'entreprendrait rien « avec ce groupuscule bizarre en marge de la gauche ». En août dernier, le maire social-démocrate de la capitale Berlin avait provoqué la colère de Gerhard Schröder en déclarant qu'une coalition entre le SPD et le Parti du socialisme démocratique (PDS), comme celle qui existe dans sa ville, n'était pas exclue, à terme, au niveau fédéral. En appelant à des élections législatives anticipées le 22 mai dernier, le chancelier a sans doute compté sur l'impréparation des dissidents du SPD et des contestataires d'extrême gauche rassemblés au sein de l'Alternative pour le travail et la justice sociale (WASG). Dans le très court laps de temps dont ils ont disposé, le PDS et le WASG sont cependant parvenus à s'unir sous l'appellation de Parti de gauche (Linkspartei) et à présenter des listes dans l'ensemble des Länder, un rapprochement que Gerhard Schröder souhaitait à tout prix éviter et qu'il a certainement beaucoup contribué à rendre possible.

Le chancelier a admis que « les circonstances ont déjà été plus favorables par le passé » mais il a rappelé que le nombre d'électeurs indécis était encore élevé, environ un tiers selon les enquêtes d'opinion. « L'expérience des dernières élections montre que les gens se décident toujours très tard et je compte sur les deux dernières semaines. Ce sera un point crucial, celui où les gens qui ne penchent pas en faveur d'un parti prendront leur décision. Les liens avec les partis sont de plus en plus faibles et les électeurs indécis sont toujours plus nombreux, c'est pourquoi je suis optimiste quant à la réussite de mon objectif » a-t-il conclu. Le président du Parti social-démocrate, Franz Müntefering, a surenchéri dans son allocution sur les propos du chancelier en déclarant avoir « souvent vu deux buts marqués dans les cinq dernières minutes ». Le 7 septembre, Gerhard Schröder s'est dit « convaincu » que le Parti social-démocrate pouvait encore gagner quatre points dans les enquêtes d'opinion et a déclaré viser un résultat de 38% pour sa formation le 18 septembre prochain.

Les médias sont cependant sceptiques sur une éventuelle victoire du Parti social-démocrate. Le quotidien Die Zeit estime que le choix du chancelier est entre « la victoire et Viktoria », c'est-à-dire arriver en tête le 18 septembre prochain - Gerhard Schröder ayant refusé par avance d'appartenir à un gouvernement de grande coalition (CDU-CSU/SPD)- et retourner auprès de sa famille et de sa fille Viktoria.

Lors de la victoire de la CDU/CSU en 1982, Herbert Wehnelt, alors secrétaire général du Parti social-démocrate, avait prédit aux militants du SPD « seize années de traversée du désert », une prédiction qui se révéla exacte. En 2003, Gerhard Schröder, alors en difficulté au sein de sa propre formation pour faire adopter ses réformes, avait averti qu'il faudrait aux sociaux-démocrates « quinze ans pour revenir au pouvoir » si sa politique n'était pas couronnée de succès. Des propos que personne n'a oubliés, qui inquiètent bon nombre de cadres du SPD et qui expliquent les divisions au sein du parti sur l'attitude à avoir face à la possibilité d'un gouvernement de grande coalition, CDU-CSU/SPD.

Les deux candidats à la chancellerie se refusent pour l'heure d'envisager une telle possibilité, que l'Allemagne a connu entre 1966 et 1969, tandis que certains membres des deux formations n'hésitent pas à la déclarer quasi-nécessaire compte tenu des problèmes auxquels l'Allemagne fait face. « Toutes les grandes réformes dont l'Allemagne a besoin nécessitent l'accord des deux grands partis, surtout s'il s'agit de toucher à la Loi fondamentale. Une grande coalition permettrait à l'Allemagne d'aller de l'avant. Au fond, les électeurs souhaitent que les grands partis se mettent enfin d'accord sur les réformes » soulignait Jürgen Falter, professeur de sciences politiques à l'université de Mayence, dans le journal Libération du 27 mai dernier. Pressenti comme ministre des Finances en cas de victoire de l'Union chrétienne-démocrate le 18 septembre prochain, Paul Kirchhof a déclaré qu'il refuserait de renter dans un gouvernement de grande coalition : « Je n'ai pas de place dans une grande coalition. Je suis pour un grand projet. En cas de grande coalition, mon projet n'a aucune chance et je n'entrerai pas ». Oskar Lafontaine n'hésite pas à jouer avec l'éventualité d'une grande coalition : « Les électeurs ont compris depuis longtemps que « noir-jaune » (CDU-CSU et FDP) fait la même politique que « rouge-vert » (SPD-Verts) ».

Une autre hypothèse de coalition a fait son apparition ces derniers jours outre-Rhin, celle appelée du « feu tricolore », à savoir « rouge-jaune-vert » dans laquelle le Parti libéral-démocrate déciderait de changer de camp et de rejoindre l'actuelle coalition gouvernementale. Le patron de l'institut d'opinion Emnid, Klaus-Peter Schöppner, a déclaré que, selon lui, la seule chance pour le Parti social-démocrate d'améliorer ses résultats dans les sondages serait de se positionner en partenaire junior d'une grande coalition avec la CDU-CSU.

Le Parti de gauche poursuit sa campagne électorale sur le thème de l'antilibéralisme. « Tous ceux qui ne veulent pas du néolibéralisme ne peuvent voter que pour nous » a déclaré le leader du Parti du socialisme démocratique, Gregor Gysi lors du congrès de sa formation à Berlin les 28 et 29 août. Le programme du parti prévoit notamment la création d'un revenu minimum à hauteur de mille quatre cents euro mensuels et d'une assurance sociale qui garantirait un revenu de mille neuf cent euro mensuels à une famille de deux enfants, ainsi qu'une retraite minimum de huit cents euro. Ce programme a été adopté à la quasi-unanimité des quatre cents délégués présents, seuls deux ont voté contre. « C'est une date historique » a déclaré Oskar Lafontaine, présent lors ce congrès, en parlant de ce que pourrait représenter l'entrée au Bundestag d'une nouvelle force politique le 18 septembre prochain. L'ancien président du Parti social-démocrate (1995-1999), candidat en Rhénanie du Nord-Westphalie pour l'Alternative pour le travail et la justice sociale (WASG) alliée au PDS sous l'appellation Parti de gauche pour ces élections législatives, n'a pas hésité à embrasser fraternellement Hans Modrow, dernier chef de gouvernement (Parti socialiste unifié, SED) de l'ex-Allemagne de l'Est et président d'honneur du Parti du socialisme démocratique

Oskar Lafontaine s'est retrouvé au cœur d'un scandale après la publication des photos de la villa dans laquelle il a passé ses vacances d'été. Le candidat du Parti de gauche a loué pour sa famille constituée de 3 personnes une maison aux îles Baléares (Espagne) pouvant héberger jusqu'à neuf personnes et possédant une piscine, le tout pour un loyer de trois mille euro par semaine. En outre, le quotidien Tagesspiegel a révélé qu'Oskar Lafontaine avait exigé du journal qui souhaitait le faire participer à un débat avec ses lecteurs d'être transporté en jet privé des Baléares jusqu'en Allemagne et ramené par le même avion, une prise en charge évaluée à dix sept mille cinq cents euro. Oskar Lafontaine a catégoriquement démenti les faits. « Je me permets un luxe : bien manger et bien boire. Je ne vois pas en quoi cela m'empêcherait de me battre pour la justice sociale » a-t-il déclaré. Gregor Gysi l'a également défendu en affirmant que « quelqu'un de gauche ne doit pas être pauvre, il doit être contre la pauvreté ». « Ce n'est pas un traître, il est resté le même alors que le Parti social-démocrate a cessé d'être social-démocrate » a déclaré le leader du Parti du socialisme démocratique.

les sondages.

Selon la dernière enquête d'opinion publiée le 7 septembre dernier et réalisée par l'institut Emnid, l'Union chrétienne-démocrate (CDU/CSU) recueillerait 41% des suffrages, le Parti social-démocrate (SPD) 34%, le Parti libéral-démocrate (FDP) et les Verts 7%, le Parti de gauche (L) 8%. Ce sondage, comme celui réalisé par l'institut Forsa - qui donne 42% des suffrages à la CDU-CSU, 34% au SPD, 7% aux Verts, 6% au FDP et 8% au Parti de Gauche (L) - atteste d'une remontée du SPD que les analystes politiques attribuent principalement à la prestation de Gerhard Schröder lors du duel télévisé du 4 septembre dernier.

Depuis le début de la campagne électorale, l'Union chrétienne-démocrate voit l'écart se réduire face au Parti social-démocrate même si son avance reste confortable. Les Verts et le Parti libéral-démocrate sont stables. Le Parti de gauche, crédité de plus de 10% des suffrages entre la mi-juillet et la mi-août, est en perte de vitesse.

Si la victoire des forces d'opposition de droite aux élections législatives du 18 septembre prochain ne semble pas faire de doute, celles-ci sont cependant loin d'être assurées d'obtenir la majorité absolue. Dans le cas où la CDU/CSU et le FDP ne seraient pas en mesure de gouverner seuls, Angela Merkel pourrait alors envisager de constituer un gouvernement de grande coalition rassemblant l'Union chrétienne-démocrate, le Parti libéral-démocrate et le Parti social-démocrate.

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