Elections législatives en Finlande,18 mars 2007

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Corinne Deloy,  

Fondation Robert Schuman

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19 février 2007
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Deloy Corinne

Corinne Deloy

Chargée d'études au CERI (Sciences Po Paris), responsable de l'Observatoire des élections en Europe à la Fondation Robert Schuman

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Elections législatives en Finlande,18 mars 2007

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Le 18 mars prochain, les Finlandais renouvelleront les 200 membres de leur Parlement. La campagne électorale a débuté tardivement en raison de la présidence de l'Union européenne que la Finlande a exercé du 1er juillet au 31 décembre 2006. Selon le politologue à l'université de Tampere, Tapio Raunio, les principales formations de l'actuelle coalition gouvernementale - le Parti du centre (KESK) et le Parti social-démocrate (SPD)- comme le Premier ministre devraient bénéficier de la visibilité qui a été la leur durant cette période. Les Finlandais auront la possibilité de voter de façon anticipée du 7 au 13 mars prochains ; ceux qui vivent à l'étranger pourront accomplir leur devoir civique du 7 au 10 mars.

Le système politique finlandais

Le Eduskunta/Riksdag, (nom finnois et suédois de la Diète) compte 200 députés élus tous les quatre ans au scrutin proportionnel selon la méthode d'Hondt. La Finlande est divisée en quinze circonscriptions. Le nombre de députés élus dépend du nombre d'habitants dans chacune d'entre elles : lors de chaque scrutin, le nombre de citoyens de chaque circonscription est divisé par la population totale du pays, le résultat obtenu étant ensuite multiplié par 199 afin d'obtenir le nombre de députés à élire par circonscription. Celui-ci varie de 7 à 32.

Les électeurs finlandais votent à la fois pour un parti et pour un candidat. Les candidats sont désignés par des formations politiques ou par des associations d'électeurs. Pour participer aux élections législatives, un parti doit recueillir au minimum 5 000 signatures de citoyens afin d'être enregistré auprès du ministère de l'Intérieur. Les associations d'électeurs souhaitant concourir doivent compter un minimum de 100 membres. La loi électorale impose également aux formations politiques d'organiser des primaires dans les cas où le nombre de candidats désignés par les sections locales de la formation dépasse le nombre de candidats que celle-ci est autorisée à présenter, soit le nombre de sièges dans chaque circonscription.

Le gouvernement comprend 13 ministères et, au maximum, 18 ministres. Les députés nommés ministres conservent leur siège au Parlement, la plupart cumulant les deux mandats. Le pays est dirigé depuis les élections du 16 mars 2003 par une coalition gouvernementale dite ocre-rouge (ocre, couleur de la terre, pour le Parti du centre -KESK, successeur du parti agrarien, et rouge pour le Parti social-démocrate, SPD) à laquelle participe le Parti du peuple suédois (SFP). Cette coalition est dirigée par Matti Vanhanen (KESK). Comme le pays possède trois partis principaux à l'audience quasi-équivalente, les gouvernements rassemblent traditionnellement des formations issues des bords opposés de l'échiquier politique. Enfin, l'Eduskunta/Riksdag compte 76 femmes, soit 38% des députés. Le pays se situe au deuxième rang européen (derrière la Suède 47,3%) et au quatrième rang mondial en matière de représentation des femmes au sein des instances politiques. La réélection de Tarja Halonen à la Présidente de la République le 29 janvier 2006 avait d'ailleurs coïncidé avec le centième anniversaire de l'octroi du droit de vote et d'éligibilité aux Finlandaises, premières femmes à en avoir bénéficié en Europe.

8 formations politiques sont actuellement représentées au Eduskunta/Riksdag :

- le Parti social-démocrate (SPD), formation créée en 1899 (Parti ouvrier de Finlande) et dirigée par l'actuel ministre des Finances, Eero Heinnäluoma, depuis juin 2005. Le SPD est le principal parti du pays depuis plusieurs décennies. Il compte 55 sièges ;

- le Parti du centre (KESK), successeur du Parti agrarien fondé en 1906 et située à droite sur l'échiquier politique. Le KESK a participé à près de la moitié des gouvernements (32 sur 68) et possède 53 députés ;

- le Rassemblement conservateur (KOK), héritier du mouvement nationaliste du XIXe siècle et dirigé depuis juin 2004 par le jeune (35 ans) Jyrki Katainen, souvent comparé à l'actuel Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt. Le KOK est la principale formation d'opposition et compte 40 députés ;

- l'Alliance des gauches (VAS), parti située à l'extrême gauche de l'échiquier politique, fondé en 1990 et dirigé depuis mai dernier par Martti Korhonen qui a succédé à Suvi-Anne Siimes, qui a quitté la formation qu'elle dirigeait depuis 1998 à la suite d'un désaccord interne sur l'intégration européenne de la Finlande et qui a rejoint l'association des employeurs de l'industrie pharmaceutique. La formation possède 19 sièges ;

- le Parti du peuple suédois (SFP), fondé dans le dernier quart du XIXe siècle et représentant les intérêts de la minorité suédoise. Dirigée par Jan Erik Enestam, ministre de façon continue dans différents gouvernements depuis plus de douze ans, cette formation, très pro-européenne, rassemble des personnalités venues d'horizons divers. Elle compte 8 députés ;

- les Verts (VIHR), apparus sur la scène politique dans les années 1980 et dirigés par Heidi Hautala, possèdent 14 sièges ;

- le Parti chrétien-démocrate (SKL), formation représentée au Parlement depuis les années 1970 et dirigée par Paivi Rasanen. Elle compte 7 députés ;

- les Vrais Finlandais (PS), ex-Parti rural fondé en 1995 et dirigé par Timo Soimi. Luttant contre l'immigration et largement eurosceptique, la formation possède 3 sièges.

La Finlande, Etat bilingue

La Finlande abrite 300 000 suédophones, soit 5,6% de sa population, vivant majoritairement sur les côtes sud et ouest du pays. Ceux-ci sont les descendants des colons suédois qui se sont installés dans les provinces d'Uusimaa, Turunmaa et Ostrobothnie dès le XIIe siècle. Depuis 1919, la Constitution établit que le finnois et le suédois sont les deux langues nationales du pays. En outre, les suédophones possèdent leur propre système scolaire (allant de la crèche à l'université), leurs journaux (11 quotidiens), 2 stations de radio (Radio Vega et Radio Extrem). Par ailleurs, la télévision de langue suédoise représente un dixième du temps d'antenne des 2 chaînes publiques (YLE). Electoralement, les ¾ des suédophones sont fidèles au Parti du peuple suédois. Cependant, pour lutter contre le vieillissement de sa base électorale, la formation cherche à conquérir les 100 000 Finlandais vivant en Suède et qui participent peu aux élections nationales finlandaises.

Autre minorité de Finlande, les Sami (environ 7 000 personnes dont la moitié des habitants des communes d'Inari, Enontekiö, Utsjoki et Sodankylä) jouissent d'une autonomie culturelle et linguistique ainsi que, depuis 1996, d'un Parlement de 21 membres élus pour quatre ans et d'un budget de 1,2 million d'euro. Les Sami se considèrent comme les « oubliés » du gouvernement, mettant en avant le fait qu'ils participent à des groupes de travail avec les gouvernements en Suède et en Norvège, ce dernier pays possédant même un secrétaire d'Etat aux affaires sami. Ceux-ci sont cependant beaucoup plus nombreux dans les deux autres pays : 40 000 en Norvège et 20 000 en Suède. Pekka Aikio, président du Parlement sami, affirme qu'il attend depuis plus d'un an d'être reçu par la ministre de la Justice, Lena Luhtanen (SPD).

Enfin, les îles Aland, archipel situé entre la Finlande et la Suède, abritent une population de 26 000 personnes suédophones qui jouissent depuis le 12 octobre 1951 du statut administratif particulier d'Etat libre associé. A l'issue de la Première Guerre mondiale, alors que la population demandait son rattachement à la Suède, la Société des Nations (SDN) a décidé que les îles deviendraient une province finlandaise autonome et démilitarisée. La Suède et la Finlande ont signé une convention paraphée par huit autres Etats européens. Les institutions des îles légifèrent dans les domaines de l'éducation, des affaires sociales et de la santé, de la sécurité, de la culture, etc. En 1995, l'Union européenne a accordé au territoire démilitarisé des îles Aland une dérogation pour rester en dehors de l'Union douanière européenne. Enfin, les îles ont conservé le suédois comme langue officielle. A ce jour, les îles Aland constituent une circonscription qui n'élit qu'un seul député au Eduskunta/Riksdag. Depuis 1922, elles possèdent leur propre gouvernement et Parlement (Alands lagting ou Lagtinget). L'actuelle Assemblée, élue le 19 octobre 2003, est dominée par le Parti du centre d'Aland (AC) et les libéraux d'Aland (LPA) qui détiennent chacun 7 sièges. Le Parti social-démocrate compte 6 députés. Le Parti indépendantiste est en constante progression depuis une dizaine d'années : il a recueilli 7 % des voix et 3 sièges aux dernières élections de 2003.

Le bilan du gouvernement de Matti Vanhanen (2003-2007)

Quatre ans après sa nomination, le gouvernement rassemblant le Parti du centre, le Parti social-démocrate et le Parti du peuple suédois jouit d'une popularité élevée, une première dans l'histoire du pays où aucune coalition gouvernementale n'a recueilli un aussi grand nombre d'opinions positives sur son action à la veille d'un scrutin législatif. Un mois avant les élections, les ¾ des Finlandais se déclarent satisfaits de leur gouvernement et 80% jugent « positive » la politique menée par le Premier ministre.

Arrivé au pouvoir par « accident » le 24 juin 2003 (après la démission d'Anneli Jäätteenmäki (KESK), nommée le 17 avril 2003 à l'issue des élections législatives et contrainte à la démission pour avoir été accusée d'avoir remis à la presse pendant la campagne électorale des documents compromettants sur Paavo Lipponen (SPD), ancien Premier ministre candidat à sa succession), Matti Vanhanen peut afficher de bons résultats économiques. Sous son mandat, la croissance a cru pour atteindre près de 6% en 2006, le pouvoir d'achat a augmenté de 4% par an en moyenne et la situation de l'emploi s'est amélioré (le pays comptait 272 000 chômeurs il y a quatre ans, contre 175 000 actuellement, seule la région de Laponie reste encore fortement touchée par le phénomène : le taux de chômage atteignait 10,9% en 2006), la fiscalité a diminué et la dette a été réduite. Le gouvernement, qui a profité de la croissance économique internationale, a diminué les impôts (à hauteur de 2,8 milliards d'euro) et aboli l'impôt sur le patrimoine pour relancer la consommation, appliquant finalement le programme fiscal de l'opposition. En effet, alors que les programmes du Parti du centre et du Parti social-démocrate ne proposaient que de faibles réductions d'impôts, le Parti conservateur avait été, lors de la campagne électorale des élections législatives de 2003, accusé de promettre des allègements fiscaux impossibles à réaliser.

La Finlande est dorénavant le deuxième Etat de l'Union européenne en matière de productivité, juste derrière l'Irlande. Par ailleurs, 4 Finlandais sur 5 occupent un emploi à temps plein. La mobilité professionnelle et la souplesse des horaires sont exceptionnelles dans un pays où 130 000 personnes se déplacent d'une région à l'autre chaque année. Parmi les Européens, les Finlandais sont, avec les Britanniques et les Espagnols, ceux qui changent le plus aisément d'emploi : au cours de sa vie professionnelle, un Finlandais occupe en moyenne cinq emplois différents.

Le gouvernement de Matti Vanhanen a réformé les retraites en 2005, une réforme dont les résultats sont supérieurs à ceux espérés. Depuis 2005, l'âge de la retraite s'est élevé, passant de 59,1 ans en 2004 et en 2005 à 59,5 ans en 2006. En outre, l'emploi des personnes âgées de plus de 60 ans continue de croître : +10 points depuis 2004.

Le Parti du centre et le Parti social-démocrate souhaitent continuer à travailler ensemble à la tête du pays. Mais certains analystes politiques n'hésitent pas à mettre en garde les deux principales formations du gouvernement contre ce qui s'est passé en Suède lors des élections législatives du 17 septembre 2006 où le Parti social-démocrate (SAP) au pouvoir et qui s'enorgueillissait de son bilan socioéconomique a été battu par l'opposition unie pour avoir mésestimé les inquiétudes exprimées par les Suédois, notamment quant à l'évolution du marché du travail. Si, selon le gouvernement, le pays compte 7,7% de chômeurs (chiffre 2006), soit le taux le plus bas depuis 15 ans, ce chiffre s'élève, en réalité, à 11% selon certains analystes économiques. Le nombre de licenciements a augmenté en 2006 (7 536 personnes ont été touchées par cette mesure, contre 6 692 l'année précédente). Par ailleurs, la population active a cru de 50 000 personnes durant cette même année. Enfin, le Parti conservateur insiste sur le fait que le nombre d'heures travaillées dans le pays a diminué et que la précarité du travail s'est accentuée. En réalité, si le nombre d'heures travaillées a effectivement baissé en 2003 et 2004, il est en hausse depuis 2005 et a été, en 2006, pour la première fois supérieur à celui enregistré en 2000. La particularité du système politique rend toutefois toute comparaison avec la situation suédoise particulièrement aléatoire.

Autre danger pour la coalition gouvernementale en place : l'abstention. Nettement moins élevé en Finlande que dans les autres Etats du Nord de l'Europe, le taux de participation n'a cessé de diminuer au cours des dernières années ; lors des dernières élections législatives du 16 mars 2003, il était ainsi inférieur de 10 points à celui enregistré dans les années 1970. Par ailleurs, les dernières enquêtes d'opinion montrent que les électeurs du Parti du centre et du Parti social-démocrate sont nettement moins mobilisés que ceux du Parti conservateur. Conscient du problème que constitue la baisse continue de la participation, le ministère de la Justice a récemment lancé une campagne contre l'abstention centrée sur les jeunes (et notamment les jeunes hommes de moins de 30 ans vivant dans les grandes agglomérations), les personnes d'origine étrangère et les 141 communes dont le taux de participation aux élections législatives de 2003 a été inférieur à 65% (69,6% au niveau national). Des concerts et différentes manifestations vont être organisés dans les semaines à venir et l'ensemble des électeurs de moins de 30 ans recevra une lettre les incitant à se rendre aux urnes pour le scrutin législatif. La ministre, Lena Luhtanen (SPD), souhaite atteindre les 75% de participation le 18 mars prochain. Les élections législatives du 18 mars prochain seront les premières où l'âge moyen des électeurs dépassera les 50 ans, les retraités devraient ainsi représenter près de la moitié des voix. Considérant que les électeurs les plus âgés sont les moins enclins à changer de parti, cela pourrait constituer un point positif pour les formations de l'actuelle coalition gouvernementale.

Une enquête d'opinion, réalisée par l'institut Suomen Gallup et publiée début février par le Helsingin Sanomat, révèle que 59 % des Finlandais se déclarent certains de se rendre aux urnes le 18 mars prochain. Les plus jeunes sont indécis : seul un tiers des personnes entre 18 et 25 ans se disent sûres d'aller voter. Du côté de l'appartenance partisane, les proches du Parti conservateur et de l'Alliance des gauches sont les électeurs les plus mobilisés.

La campagne électorale

Comme traditionnellement en Finlande, la bataille fait rage entre le Parti du centre et le Parti conservateur pour savoir quelle sera la première formation libérale du pays à l'issue du scrutin. « Nous luttons contre le gouvernement. Si les électeurs veulent un changement, ils doivent voter pour nous » affirme Taru Tujunen, secrétaire d'un Parti conservateur résolument positionné dans l'opposition et qui a choisi la phrase « Un parti à l'écoute ».comme slogan pour cette campagne électorale.

Candidat malheureux à la dernière élection présidentielle des 15 et 29 janvier 2006 à laquelle il avait obtenu un résultat très honorable (48,2%, contre 51,8% à Tarja Halonen au deuxième tour après avoir devancé de 5,5 points Matti Vanhanen au premier tour : 24,1% des suffrages, contre 18,6% au Premier ministre), le très populaire Sauli Niinistö avait d'abord déclaré qu'il renonçait à participer aux élections législatives avant de changer d'avis. Actuel vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Sauli Niinistö sera candidat, comme le Premier ministre Matti Vanhanen, dans la circonscription d'Uusimaa, la plus grande du pays (34 élus) et, à ce titre, qualifiée de « décisive » pour le scrutin par le Chef du gouvernement.

Selon une enquête d'opinion réalisée en janvier dernier, la santé, l'assistance aux personnes âgées, le prix de l'énergie et le vieillissement de la population sont les thèmes les plus importants pour les Finlandais. Pourtant, les questions de l'emploi, des retraites et de la fiscalité sont au cœur de la campagne électorale, l'environnement, le réchauffement climatique et l'énergie étant également très présents.

La fiscalité a été le thème le plus débattu lors du premier débat électoral organisé fin janvier par 3 centrales syndicales : l'Organisation centrale des syndicats finlandais (SAK), la Confédération finlandaise des salariés (STTK) et la Confédération des syndicats professionnels académiques finlandais (Akava). Le Premier ministre, Matti Vanhanen, qui veut alléger la TVA sur les produits alimentaires, n'a cependant pas donné de chiffres concernant les futures réductions d'impôts que sa formation envisageait, mais a affirmé que celles-ci devraient toucher toutes les catégories de revenus. « J'aimerais freiner devant les promesses excessives. La baisse d'impôts sur le revenu devrait cibler les revenus modestes et moyens » a déclaré le président du Parti social-démocrate et actuel ministre des Finances, Eero Heinäluoma. De son côté, Jan Oker Blom, président du groupe parlementaire du Parti du peuple suédois, a proposé la suppression de l'impôt sur l'héritage et une réforme des taxes énergétiques de façon à encourager les comportements environnementaux. « Les impôts ne peuvent baisser indéfiniment » a affirmé Anni Sinnemäki, vice-présidente des Verts, arguant que l'argent est nécessaire pour assurer des services publics de qualité. Une opinion que partage Matti Korkonen, leader de l'Alliance des gauches, qui, s'il peut envisager des « ajustements » fiscaux, souhaite que « les services sociaux passent avant les réductions d'impôts ».

Le premier débat électoral télévisé, organisé dans les locaux d'une usine désaffectée à Turku, s'est déroulé le 1er février sur la chaîne TV1. Les présidents des 8 formations représentées au Parlement ont abordé les sujets économiques : mondialisation, délocalisations, emploi et fiscalité.

Dans un article publié par Suomenmaa, le journal de sa formation, le Premier ministre a annoncé que le Parti du centre proposait une augmentation des dépenses de 1,5 milliard d'euro, contre 1 milliard pour le Parti conservateur et 2,4 milliards pour le Parti social-démocrate. Selon Matti Vanhanen, « l'augmentation des dépenses proposée par le Parti conservateur n'est pas du tout suffisante ». Quant à celle du Parti social-démocrate, « elle ne laisse pas beaucoup de place pour les baisses d'impôts et ne nous laisserait pas de possibilités de promouvoir le dynamisme économique ». « Les faits sont les suivants : si le PNB continue à s'accroître de 2,5% par an pendant toute la législature et si l'effet de l'accord salarial est d'environ 2%, il nous restera une marge de manœuvre de quatre à cinq milliards d'euros. Cela doit être suffisant pour l'augmentation des dépenses, les baisses d'impôts et un excédent nécessaire de l'économie nationale chaque année » affirme le Premier ministre. « Le Parti du centre propose des baisses d'impôts ciblées d'au maximum un milliard d'euros (TVA sur les produits alimentaires, imposition des retraités, impôt sur les successions, etc.) ainsi que la baisse de l'impôt sur le revenu qui concernerait notamment les petits et moyens revenus. Le niveau de la baisse de l'impôt sur le revenu ne peut pas être décidé avant de connaître le développement de la conjoncture et le niveau des augmentations de salaire. Une baisse de un à deux milliards au moins est nécessaire » écrit-il.

Le 8 février, les leaders des 3 principales formations politiques -Matti Vanhanen, Eero Heinäluoma et Jyrki Katainen- se sont retrouvés pour un débat sur la chaîne privée MTV3. Eero Heinäluoma a mis en garde contre l'éventualité de la formation d'un gouvernement bourgeois, nom donné aux coalitions rassemblant le Parti du centre et le Parti conservateur, à l'issue du scrutin du 18 mars prochain. Deux jours plus tard, le leader social-démocrate a affirmé qu'une partie des responsables du Parti du centre menaient campagne pour l'établissement d'un gouvernement « non socialiste » après le scrutin et la mise en place d'une politique de baisse des impôts défavorable aux dépenses publiques.

Selon une enquête d'opinion publiée à l'issue de l'émission, 60% des téléspectateurs estiment que Matti Vanhanen est l'homme politique le plus expérimenté pour diriger la politique étrangère et la politique européenne. Ses deux adversaires directs recueillent moins de 10%. Plus d'un tiers (36%) des personnes interrogées désignent le Premier ministre comme le plus convaincant sur le plan économique, contre 17% qui se prononcent pour Eero Heinäluoma et 14% en faveur de Jyrki Katainen.

Un mois avant le scrutin, Matti Vanhanen est largement en tête des enquêtes d'opinion et sa formation devance le Parti social-démocrate et le Parti conservateur.

Selon un sondage, réalisé par l'institut Taloustutimus et rendu public le 12 février dernier par la chaîne MTV3, 39% des Finlandais souhaitent que le Premier ministre soit reconduit dans ses fonctions, contre 11% qui se prononcent pour Jyrki Katainen et 10% en faveur d'Eero Heinäluoma. La désignation en juin 2005 d'Eero Heinäluoma à la tête du Parti social-démocrate, la jeunesse et les difficultés qu'a Jyrki Katainen pour s'imposer réellement au sein de sa propre formation face à Sauli Niinistö, mettent les deux hommes en difficulté face à Matti Vanhanen.

Selon une enquête d'opinion, réalisée par l'institut Taloustutkimus et publiée par le quotidien de Tampere Aamulehti le 15 février dernier, plus d'un tiers des sociaux-démocrates disent qu'ils préfèreraient voir l'actuel ministre des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, occuper les fonctions de Chef du gouvernement (38%, contre 24% qui se prononcent en faveur d'Eero Heinäluoma). Même constat chez les conservateurs : 60% plébiscitent Sauli Niinistö au poste de Premier ministre, contre 18% qui se prononcent en faveur de Jyrki Katainen.

Source Helsingin Sanomat

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